Plantons le décor : des collines sèches et boisées de la Drôme Provençale, des tintements de sonnailles, des chèvres aux cornes torsadées et un couple de berger de chèvres fraîchement installé dans une démarche un peu différente. Notre approche globale de l’élevage (et bien évidemment biologique) s’est façonnée au travers de rencontres, de formations et de lectures qui nous ont confortés dans notre choix des médecines naturelles…
Par médecines naturelles ou alternatives, on entend des méthodes thérapeutiques qui ne font pas appel aux molécules chimiques industrielles, il s’agit donc de : l’Homéopathie, l’Ostéopathie, la Phytothérapie, l’Aromathérapie, la Gemmothérapie (bourgeons), l’emploi des argiles, etc… C’est pour nous indissociable de la façon de mener notre troupeau ; j’entend par là que l’alimentation, la sélection des lignées les plus rustiques et le respect des rythmes naturels de l’animal permettent également de minimiser le recours aux traitements conventionnels. Avant toute chose, pour favoriser l’état de bonne santé de l’animal, il faut privilégier une espèce rustique qui sera davantage capable de résister aux éventuelles pathologies. Nous avons choisi la chèvre du Rove, race à faible effectif du sud-est de la France, très bien adaptée à notre végétation de type méditerranéen. Il s’agit là des fondations de notre élevage. Pour préserver leur rusticité, il faut les nourrir de façon naturelle et adaptée à leur fonctionnement de ruminant, c’est-à-dire dans notre cas, sur parcours, tous les jours, toute l’année. Cette chèvre résiste bien aux fortes chaleurs (et mon compagnon aussi !) de nos régions et sait valoriser des terrains dits pauvres mais riches d’une multitude d’espèces végétales nécessaires à leur bien-être. Malgré ces précautions, il arrive que des facteurs extérieurs viennent perturbés les animaux : facteurs naturels mais aussi et, de nos jours, bien plus fréquemment, des facteurs liés à notre société : pollutions diverses et variées. Et c’est là qu’interviennent les médecines naturelles, en préventif ou en curatif avec de remarquables résultats. Pour cela, nous travaillons en collaboration avec des vétérinaires du GIE Zone Verte via l’association ELIOSE. Cette association nous propose des formations très variées en Homéopathie, Aromathérapie, Phytothérapie, Géobiologie… mais aussi sur des points plus spécifiques : alimentation, gestion intelligente du parasitisme, stratégie préventive et thérapeutique, nuisances et pollutions électromagnétiques, observation du troupeau (car c’est tout un apprentissage que de se poser et d’observer ce que nous disent les animaux à travers leurs déplacements, leur corps…) … Elle permet également de bénéficier d’un suivi de notre élevage par Paul Polis, vétérinaire homéopathe du GIE Zone Verte. Il se rend sur notre ferme 1 à 2 fois par ans suivant notre demande et peut être joint par téléphone ponctuellement pour des problèmes particuliers. Lors des visites, nous établissons un « calendrier » évolutif des différentes actions à mener sur le troupeau afin de prévenir certains problèmes. Nous mettons aussi en place différents moyens pour aider nos chèvres à vivre avec leurs partenaires (appelés plus communément parasites) au lieu de vouloir les éliminer et d’affaiblir les défenses de nos animaux. Nous privilégions les analyses avant d’administrer des traitements : dans le cas des parasites internes notamment, nous effectuons des analyses coprologiques tous les 2 mois environ. Nous stimulons l’immunité de nos animaux grâce à l’homéopathie et à la phytothérapie que l’on incorpore dans l’eau de boisson. Nous disposons également d’autres types d’analyses plus particulières : analyses de lait, de poils qui permettent d’affiner les stratégies à mettre en place, en approfondissant les recherches. Lors du suivi, nous commençons globalement à l’échelle du troupeau par la description des différentes observations que nous avons faites depuis la dernière entrevue pour aboutir enfin à l’individu. Notre vétérinaire réalise une répertorisation homéopathique à l’aide des observations que nous avons faites sur une chèvre, un groupe de chèvre ou le troupeau entier c’est-à-dire qu’il cherche le remède qui convient le mieux par rapport aux symptômes observés. Nous apprenons également à nous servir nous même des outils homéopathiques et j’avoue que je retourne avec plaisir chaque année au stage perfectionnement homéo car la pratique est indispensable pour bénéficier d’un maximum d’efficacité. Nous ajustons également l’alimentation par rapport au stade physiologique et l’état général du troupeau. Nous réfléchissons sur les conditions optimums à mettre en place pour le bien-être de notre grande famille de chèvres. Tout ceci pour favoriser un bon équilibre et une bonne ambiance au sein du groupe. Pour finir, ce type de soins permet aussi de diminuer le budget vétérinaire des éleveurs car en général, les produits allopathique (vermicides, antibiotiques, anti-inflammatoires…) sont quand même très onéreux et répétitifs ! Par le biais de ces formations, ELIOSE nous permet une plus grande autonomie dans le choix et la réalisation des soins vétérinaires. Il s’agit de permettre à chaque éleveur d’avoir une réelle conscience de la santé de son troupeau et de pouvoir adopter des stratégies thérapeutiques respectueuses. Les échanges qui ont lieu entre les éleveurs lors de ces formations nous font partager l’expérience et les problématiques des autres, nous ouvrent les yeux sur la santé animale d’aujourd’hui et permettent à chacun de retrouver simplement du bon sens et de la réflexion. De prendre part soi même dans une réelle et sincère démarche écologique, biologique et pour le coup, militante !
